Histoire de la commune des Enfers

Origines de la commune

La première mention connue de la commune date de 1330 en tant que « Au cruz des Enfers »1. Le village fut fondé lors du défrichement des Franches-Montagnes au XIVème siècle.
Selon une histoire populaire, le nom du village proviendrait de ce défrichage précisément. Le territoire de la commune comprend une tourbière et, selon la légende, suite au défrichage une épaisse fumée en émana durant plusieurs mois. Les gens auraient donc baptisé le village « Les Enfers » à la vue de ce spectacle « infernal ».
Une étymologie plus acceptée, mais moins poétique, postule que le nom provient d’une déformation du mot « envers » qui aurait indiqué un lieu dit au delà de Montfaucon (envers de Montfaucon). Cette déformation serait imputable aux paroissiens de Montfaucon d’origine germanophone.

Dès sa fondation, et ce, jusqu’à ce jour, le village de Les Enfers fait partie de la paroisse de Montfaucon. Le premier signe d’indépendance politique date de 1428 lorsque le maire Jehannerat Symonin signe un acte par lequel le prince-évêque favorise l’amélioration des chemins1.

Durant l’occupation française, de 1793 à 1813, Les Enfers est rattaché au département du Mont-Terrible, puis du Haut-Rhin. Durant cette période, les hameaux de Cerniévillers et du Patalour forment une commune indépendante. En 1813, l’ancien Évêché de Bâle, incluant la commune de Les Enfers, est donné à Berne en compensation de la perte du  »Waadtland » devenu le canton de Vaud. A cette occasion, les deux hameaux sont incorporés dans la commune mais ils forment une section différente jusqu’en 1962, administrant ses pâturages et ses forêts de manière autonome.
De 1813 jusqu’en1978, la commune fait partie de la préfecture des  »Franches-Montagnes des Bois ». Depuis le premier janvier 1979, date de l’entrée en souveraineté de la République et Canton du Jura, Les Enfers est inclus dans le district des Franches-Montagnes.

Économie et démographie

La population historique de la commune est principalement composée d’agriculteurs et de leurs familles. Les quelques autres activités s’axaient en général autour de l’offre de services ou de la sylviculture. En voici quelques exemples :

  • L’on retrouve les traces d’une scierie et de trois étangs de retenue d’eau alimentant sa roue à aube au sud-ouest du village. Le bâtiment est définitivement radié du registre des cadastres vers 1850.

  • L’on peut encore apercevoir les fondations d’une verrerie au lieu-dit  » l’ancienne verrerie  » tout en aval de la combe du bief limitrophe de la commune de Soubey et à quelques mètres du Doubs seulement.

  • Des charbonniers exploitèrent les forêts des côtes du Doubs.

  • Durant la deuxième guerre mondiale, la tourbière est exploitée afin de fournir du combustible pour les cités suisses. Une quantité importante de tourbe est extraite durant cette période laissant un trou béant dans le sol et dans la paroi est de la tourbière, drainant la tourbière de son eau ce qui perturbe fortement l’écosystème local. En 2010 la paroi est réparée et l’on peut, à ce jour, voir un bel étang à la limite sud-est de la tourbière. Cet étang est appelé à disparaître au fur et à mesure que la tourbière reprendra ses droits.

  • À la même époque, Les Enfers abritait un camp de prisonniers de guerre. Il s’agissait de facto de soldats polonais réfugiés en Suisse en attendant de pouvoir rentrer en Pologne. Ils ont contribué au développement de l’agriculture en posant des drainages dans une grande partie des pâturages au sud du village.

La population varie fortement. Atteignant encore 300 personnes au début du XIXème, elle passe sous la barre des 150 au cours du XXème.  Actuellement, la population semble se stabiliser aux alentours de 160 habitants. Composée en grande partie de jeunes familles, la commune a une des moyennes d’âges la plus basse de Suisse (9ème taux le plus élevé de 0-19 ans en 2010 (31.7%)).

 

1 Dictionnaire historique de la Suisse

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